jeudi, mars 25, 2010

Québec en crise d'identité

La ville de Québec est en crise d'identité. Pas étonnant, la capitale francophone d'Amérique, hôte du Sommet de Amérique en 2001, plus vieille ville d'Amérique du Nord (qui vient de célébrer son 400ème anniversaire en 2008), trésor mondial de l'Unesco, se lance sans la moindre cohésion dans toutes les directions depuis que l'attention (et de massives subventions) se ruent sur elle. Les illuminés, opportunistes et charlatans de tout acabit se passant littéralement le flambeau pour faire « rayonner », selon leurs propres fantasmes, le village sur la scène internationale.

Sans prévenir, le maire Régis Labeaume, estimant que Québec aurait soudainement besoin d'une nouvelle image de marque -- quelque chose de neuf et percutant digne de sa « grande » ville, a récemment fait appel -- sans l'approbation du conseil municipal -- à « Maître » Clotaire Rapaille, une espèce de gourou psychédélique aux honoraires généreux, pour déloger, perché derrière ses sempiternels verres fumés, à l'aide d'une méthode obscure de son cru, le « code de Québec ». Celui-ci permettra, croit-il, de mettre en lumière la véritable nature intrinsèque profonde de la ville et de ses habitants.

L'étrange gymnastique donne lieu depuis à une incessante mascarade. Ayant probablement changé depuis peu de médication (cela expliquerait aussi bien ses honoraires fabuleux que les verres fumés), notre expert marketing s'enfonce avec son maire dans un délire psychanalytique. Les Québécois, aussi « sado-masochistes » ou « névrosés » puissent-ils être, n'ont pas envie, malgré l'orientation nettement touristique que la vieille cité a inexorablement adopté au cours de la dernière décennie, de se faire brander comme étant de vulgaires valises.

Il y a certes de lourdes tendences technocrate, réactionnaire et corporatiste bien établies dans la vieille capitale, qui donnent nécessairement lieu à toutes sortes de troubles somatiques. Le seul fait d'avoir eu recours à son « expertise » en est symptomatique. Or, M. Rapaille, dans toute son inexorable verve, fait selon nous preuve d'un réductivisme impardonnable en évacuant l'essentiel des contradictions réelles qui constituent, à notre avis, l'essence de ce qu'est Québec, ou peut-être, pour être plus exact, de la transformation que Québec est en train de subir depuis quelques années, en général malgré même les gens qui l'habitent -- ou l'ont fuie depuis.

Avec ses lunettes noires, le diseur de bonne aventure du marketing corporatif ne semble aperçevoir que la surface du problème, incapable de discerner ce qui se passe dans les interstices, ce qui se passe dans l'ombre du béton et des matériaux cheap des nouveaux développements, la véritable pâte sub-culturelle, le ciment qui tient tant bien que mal en place les éphémères artifices érigés par des troupeaux de bureaucrates asservis à leur propre conception bien limitée et rectiligne de la culture et de l'urbanisme, et sans lequel cette vieille ville n'aurait tout simplement aucune valeur qu'historique.

S'il faut donner une image définitive à Québec, il faudra bien qu'elle reflète cette contradiction inhérente, ou, à tout le moins, qu'elle ait une contre-image. Déjà assez de s'être fait clôturer et gazer en 2001, puis « enrubanner » avec le 400ème, il n'est pas question de se faire refaire la face une autre fois par quelques illuminés en mal d'auto-glorification personnelle.

mercredi, mars 03, 2010

On "A New Way of Thinking" (Anonymous)

The Problem clearly exposed. Go read and think. Sheet. So right.
http://newsjunkiepost.com/2010/03/01/a-new-way-of-thinking/

"As a consequence the internet as proven to be a generally more effective at disseminating disinformation than information. Because it works within existing networks it can strengthen and facilitate the actions of a healthy progressive movement, but -->not substitute for it, nor create it.<--"


Social media ARE effective, but definitely INSUFFICIENT. We need a new "CONCRETE CULTURE" -- off the Internet gateways.

"[...] Movement in that people are always on the move and interchangeable. They do not bond to place or one another, but rather move between increasingly uniform jobs, neighbourhoods and social circles to which they feel no particular allegiance. Speed in that the value is placed on doing everything faster, more efficiently. Natural, human values are slow and take time. Sex can be done quickly and efficiently, love cannot."


Our current lifestyle is unsustainable. We need to slow down, and find a way to "sacrifice" the non-critical, high-energy activities: travelling for fun, drive back and forth to work daily, individually buy electronics for entertainment -- funny hey, all these induced individual needs become simply useless if we learn to LIVE CLOSER ONE TO ANOTHER and start SHARING space, transportation, goods, food produce, books, knowledge, ideas -- the real stuff... Will materialism save us, AFTER ALL?

"[...] In seeking solutions we usually look for culprits in the forms of institutions and individuals, when they are entirely interchangeable and -->the real culprit is the entire value set and our way of understanding how we can and should live<--."


Right on the money, Bill.

"We need to educate ourselves about the possibilities that we have not even conceived and begin to build the structures and processes that will allow us to implement the broader range strategies and tactics that will get us where we want to go."


Nothing will change if we don't change ourselves. Sounds good, but will hurt, honey. So beware, prepare, share, and LET'S CHANGE ALL THIS.