samedi, février 18, 2012

Ce soir...

Ce soir je fouille dans les vieilles affaire du Fiat tout en mangeant de la soupe Aylmer aux tomates. C'est que j'ai imprimé un Fiat+/-Lux, aujourd'hui, comme dans le bon vieux temps, et que là on va avoir besoin d'une cacanne à la Librairie Saint-Jean-Baptiste pour recueillir les dons.

Je fais ça tout en me levant aux deux minutes pour imprimer les disques de Samuel Racine -- ce crinqué s'est mis dans la tête de sortir quatre albums d'un coup avant son départ pour une virée d'un an en camper-van avec sa blonde autour du Canada et des States, en faisant des rendus pour une projection que je dois présenter demain après-midi au Centre Uriel et en tapant ce texte.  C'est sans compter les foutus updates de 2 ou 3 sites web que j'ai à faire et les factures qu'il faut que j'envoie depuis plus d'un mois à mes clients... Mais ça devra attendre: le plus important d'abord.

Remuer la poussière des archives, pour certaines agées d'un décade et même davantage, me fait réaliser, d'une part l'espèce de continuum dans lequel je m'inscris depuis toutes ces années, et d'autre part à quel point ma vie est progressivement devenue un tourbillon délirant de choses à faire.

À l'heure du premier Fiat+/-Lux, à l'époque agé de 20 ans, je sortais à peine du CÉGEP (j'ai crissé ça là en 2000, si je me souviens bien), je n'étais pas trop soucieux de l'efficacité; j'étais volontiers enclin à m'engager dans des projets fous, comme l'était alors Fiat+/-Lux, mais je me contentais de faire les choses spontanément, sous l'influence du moment et des personnes présentes. C'était, à mes yeux, et je n'avais pas tort, l'exercice de ma liberté totale. Le plus fabuleux est probablement que ça ait fonctionné.

J'ai depuis développé le réflexe d'associer cette fabuleuse spontanéité, qui s'est progressivement estompée par la suite, à mon insouciante jeunesse d'alors. Or, depuis tout récemment, je commence à considérer la possibilité qu'il y ait eu d'autres freins à mon élan d'émancipation de jeunesse que l'évaporation de ma jeunesse elle-même.  Les nombreux artéfacts accumulés depuis ce temps me font revivre ce parcours pittoresque que représentent mes années 20 et renforcent ce doute neuf et jusqu'ici superficiel.

Je dois interrompre ici mes tergiversations car mon corps m'urge de le reposer sans attendre. J'espère trouver le temps pour gratter sous la surface de mes doutes-éclair avant longtemps, mais je ne peux rien promettre. Je me contenterai pour l'instant de référer le lecteur intrigué à mon récent raisonnment du 12 avril: "Il me manque quelque chose"; le constat qui y est fait n'est probablement pas étranger à l'idée piètrement évoquée ici. Ceci ne sera, finalement, qu'un texte de plus dans cette naissante série des "inachevés".

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